Jardins Pour les aménager, les Français dépensent 6 milliards d'euros
Dès les premiers rayons de soleil, les Français binent, sèment et plantent leurs jardins ou rebords de fenêtre pour lesquels ils ont consacré en 2005 près de 6 milliards d'euros, soit le quart des dépenses annuelles réalisées par les Européens pour cultiver fleurs et légumes.
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En 2005, le chiffre d'affaires global du marché du jardin amateur s'est élevé à 5,87 milliards d'euros, en repli de 0,67%. Les chiffres pour 2006 seront connus en juin. Ils devraient encore refléter une baisse mais la saison 2007 se présente plutôt bien, le printemps ayant été précoce, précise-t-on chez Promojardin, association interprofessionnelle qui regroupe 200 entreprises.
Le secteur étant étroitement dépendant des aléas climatiques, le printemps tardif de 2005 aurait été en grande partie responsable du léger étiolement du marché. Car plus de la moitié des ventes (56%) sont concentrées sur les quatre mois du printemps et du début de l'été, entre mars et début juillet, et durant les 12 à 14 week-end de cette période.
Le tassement des ventes observé depuis deux ans masque toutefois une santé florissante du secteur depuis une dizaine d'années. Le marché a progressé d'un tiers grâce à l'augmentation du temps libre des Français, notamment sous l'effet des 35 heures, et la multiplication des résidences individuelles. "Il y a dix ans, la France comptait 700 jardineries. Aujourd'hui il y en a 2.000", explique un responsable de Promojardin. Jardiland, Truffaut et Botanic sont les trois plus importants acteurs de la filière.
Comme les Allemands, premiers jardiniers amateurs européens, les Français --entre 60 et 70% des ménages ont un jardin--, considèrent le jardin comme la "cinquième pièce de la maison" où il fait bon flâner, lire, manger, travailler ou organiser une fête. Mais, impatiente, la nouvelle génération de jardiniers cherche des résultats immédiats: fleurs épanouies ou belles ramures.
D'où le succès du "tout prêt": pots de fleurs déjà fleuris ou gazon vendu en rouleau. Si le marché des semis régresse au profit des plants et des bulbes, celui de la décoration et de l'aménagement des jardins est en pleine expansion, note une porte-parole de la maison Truffaut. Car aujourd'hui le jardin reproduit de plus en plus l'intérieur du domicile: cuisine avec barbecue, salon avec fauteuils, canapés ou transats en osier tressé ou en bois exotiques, voire salle de bain avec une douche installée près de la piscine. Phénomènes récents, l'écologie et la préservation de la nature préoccupent les jardiniers amateurs.
Botanic, société présente en France à travers 53 magasins, a retiré cette année de tous ses rayons engrais et traitements chimiques au profit de produits naturels organiques, explique Christine Viron, chargée du marketing de Botanic. "Nos clients apprécient et cherchent conseils auprès de notre personnel pour désherber par exemple un jardin grâce au paillage", raconte Mme Viron. Chez Truffaut, l'élevage de coccinelles pour éliminer naturellement les pucerons rencontre un grand succès, constate la porte-parole.
Autre tendance de fond, le jardinage urbain. Parisiens, Lyonnais ou Marseillais cultivent depuis quelques années sur leurs balcons ou leurs rebords de fenêtres fleurs, arbustes mais aussi plantes aromatiques, tomates ou poivrons.
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